Ciao.
Dans le Dauphine libéré du 12/03/09.
AUTOMOBILE
Bob Neyret et sa DS à l'assaut du Maroc : sur les routes de la gloire.
Café de France, un de ces rendez-vous typiquement grenoblois. Bob Neyret se pointe, pull léger, sourire toujours un rien inquiet. Pas possible, le chirurgien-dentiste-pilote, touche-à-tout et communiquant de la première heure, n'a pas les 75 ans qu'affiche son CV !
Et au milieu de ses histoires de Fiat roses revisitées, il s'explique : « Je pars au Maroc ». Et exhibe une photo prise quelques jours plus tôt du côté d'Uriage avec Michel Boutias, un des "sorciers" de cette DS que "Bob" a tant fait gagner. « C'est en France, de très loin, le type qui connaît le mieux les DS », dit Neyret en parlant de Boutias. « Quand je le vois et que je l'écoute, il me rappelle les mécanos d'usine ». Devant eux sur la photo, une DS bien sûr, pubs d'époque sur les portières. À l'heure où il parle, elle est déjà en transit vers le Maroc.
Le Maroc, passage obligé pour Neyret en 2009. « J'ai toujours dit : pour les gens qui voyagent peu, s'il y a un pays à voir, c'est le Maroc ». Slogan touristique passé, il rappelle que le rallye automobile des années 60 avait une sacrée presse et comment les pilotes reconnus étaient vénérés. Évidemment il y a, photo d'époque à l'appui, cette histoire du jeune roi qui demanda, au départ du rallye, à faire un tour dans la DS. Quitte à retarder le départ de l'épreuve.
Et il y a "Tera", Teramorsi, le copilote décédé il y a quelques années, forcément légendaire. Les deux formaient un équipage d'usine à la hauteur des Loeb et Elena d'aujourd'hui. « À la différence près qu'on n'avait pas de contrat. On gagnait avec les primes d'arrivée, de victoire, donc il fallait aller au bout coûte que coûte. Mais j'avais par exemple, un contrat moral avec Henri Cotton [le patron de Citroën à l'époque, ndlr], qui me fournissait une voiture à l'arrivée de chaque nouveau modèle. Et, quand on arrivait en avion quelque part, une voiture nous attendait sur la piste d'aérodrome... ».
Ce Maroc 2009... serait presque un redépart. « Il y a l'idée, depuis l'anniversaire l'an dernier des 40 ans de l'association Total/Citroën, de former une équipe pour des destinations exotiques au volant de DS. C'est bien, le rallye historique, mais quand on prend de l'âge, on aime une voiture confortable... ».
En attendant, toujours aussi fougueux, l'ami Bob promet de ne pas jouer le jeu de la régularité. « Ils sont trop forts ! J'ai le numéro 3, Jean-Pierre Nicolas avec sa 504 part en numéro 4, je vais me débrouiller pour le suivre », dit-il, malin. Allez, un dernier mot, "Bob", avant les anecdotes : « On est un peu nostalgique... Mais je suis fou de joie ».
NEYRET AU MAROC
1969 et 1970 : 1er au général (DS raccourcie). 1971 : 4e. 1972 : 2e (DS longue). 1973 : 3e (Alpine). 1994 : Maroc classic, 1er au général (Ferrari Daytona)
RALLYE DU MAROC 2009 : 14-21 mars, 2350 km en 7 étapes, 19 épreuves de régularité.
À SUIVRE AUSSI : Claude et Martine Laurent (Lotus Elan).
C'ÉTAIT PAS DU BIDON...
La première anecdote du Maroc, c'est ce carter d'huile percé par une pierre. "À l'assistance, il fallait deux heures pour réparer, impossible. Avec "Tera", on a donc embarqué deux fûts d'huile dans la voiture, avec un tuyau qui traversait le capot troué et une pompe à main qu'il actionnait quand le voyant d'alerte s'allumait au tableau de bord. On a fini, mais couverts d'huile ! "
L'année de la 2e place, c'est le cable d'accélérateur qui casse en court de route. "Tera relié une ficelle à la comande d'accélérateur, mais pour être à l'aise, s'est installé aux places arrières. C'est lui qui accélérait, mais on était tellement en osmose que quand je sentais la voiture qui partait, il la sentait lui aussi et réagissait comme moi. "
http://www.rallye-maroc-classic.com/rallye-classic-liste-engage.php