On l’avait annoncé en grande pompe pour l’hiver 2010-2011. Mais le système de radioguidage ILS (Instrument Landing System) de catégorie 3, qui doit permettre de faire atterrir les avions à l’aéroport de Beauvais-Tillé par temps de brouillard, ne verra pas le jour cette année.
La direction de la sécurité de l’aviation civile a relevé des non-conformités dans l’environnement des pistes.
Tout d’abord, des arbres situés de l’autre côté de la D 1001 dépassent les hauteurs admissibles, il conviendra de les faire couper, explique Michel Peiffer, chef de la circulation aérienne à l’aéroport de Beauvais-Tillé. Par ailleurs, une clôture de l’aérodrome doit être déplacée car elle n’est pas située à distance réglementaire permettant des atterrissages de catégorie 3. Mais le terrain concerné n’appartient pas au Smabt (NDLR : syndicat mixte propriétaire de l’aéroport) et il faudra l’acquérir. »
90 vols par an déroutés
Actuellement, les deux pistes de la plate-forme beauvaisienne sont équipées d’un ILS de cat. 1, le système ayant été mis en exploitation sur la deuxième piste le 26 août. Cet équipement aurait pu à lui tout seul améliorer l’utilisation en cas de mauvaise visibilité.
Mais là encore, certains aménagements manquent. Et le syndicat mixte n’est pas au bout de ses peines. « Pour diminuer les minima météorologiques, il faut des feux d’approche sur une certaine longueur, poursuit le chef de la circulation aérienne.
Plus la rampe d’approche est longue, plus la visibilité nécessaire à l’atterrissage diminue. Actuellement, il n’y a pas de rampe d’approche de longueur en piste 12 (la dernière équipée), ce qui implique des minima météorologiques importants. Il faudrait pour cela acquérir des terrains situés de l’autre côté de la D 1001 pour pouvoir l’installer. » Or, les propriétaires refusent de vendre. Une décision d’utilité publique est parue mais retarde, pour l’instant, l’acquisition foncière.
L’installation de ce système est pourtant très attendue, par la Sageb, société qui gère l’exploitation de l’aéroport, comme par les passagers. Car actuellement, en cas de brouillard, c’est vers l’aéroport de Charleroi (Belgique) ou de Lille (Nord) que les avions sont déroutés. La Sageb doit ensuite affréter des bus pour ramener les passagers jusque dans l’Oise.
Aujourd’hui, environ 90 vols par an sont ainsi déroutés, soit 1% du trafic.