Ciao.
La DS étant la plus grosse berline de l'époque, elle servie de base au projet. Le dessin fut confié à Messieurs Opron et Dargent, et la réalisation en fut confiée, en 1962, aux Établissements Henri Chapron, déjà fortement associés à la marque et leur carrossier attitré pour ses coupés/cabriolets et voiture "Prestige". Plusieurs années ont passé, avant que la DS présidentielle ne soit livrée en 1968.
Si le style de la voiture vient tout droit du bureau d'étude Citroën, la réalisation Le résultat est de l'avis de tous très moyen, la voiture est mal proportionnée avec, notamment, un pavillon trop haut, même si elle est inspirée de la “Majesty” du même carrossier. Et, son lourd arrière casse net la ligne de la voiture. Les couleurs (gris alizé, toit gris argenté, intérieur cuir fauve) ont été choisies par Madame Yvonne de Gaulle, épouse du Président à qui il a laissé le soin de s’occuper des détails et aussi de l’aménagement intérieur. D’ailleurs, ces teintes tranchent vivement avec les voitures noires habituellement visibles à cette époque !
Citroën parvint à relever le défi de réaliser une voiture plus longue que celle jamais construite, mesurant 6,53 m contre 6,40 m pour celle des États-Unis, elle disposait d'un équipement complet : bar, réfrigérateur, intérieur cuir, lampe pour éclairer la cocarde et les drapeaux, ... La liste des gadgets plus ou moins utiles est longue avec leurs commandes électriques sur les panneaux de portes arrière : éclairages directs et indirects, bureau pliant, glaces électriques, strapontin pour l’interprète, interphone, conditionnement d’air, allume cigare et autre radio...
Un simple moteur de DS 21 au refroidissement modifié suffira à mouvoir l'engin. Les 130 km/h en vitesse de pointe étaient largement suffisant pour l'usage qui devait en être fait. Par contre un refroidissement puissant était nécessaire afin de traîner ce monstre de plus de deux tonnes à 6 ou 7 kilomètres/heure lors des cortèges officiels.
L'Élysée pris possession de cette voiture en Novembre 1968, le Général l'inaugura en cortège officiel en Février 1969. Le Général De Gaulle s'en servit à plusieurs reprises, tout comme son successeur Georges Pompidou.
Une petite anecdote : la voiture ayant été construite pendant les événements de 1968, elle fut “cachée” un moment dans une concession parisienne, tant on craignait qu’elle ne soit détruite par les manifestants.
Quarante ans plus tard, la DS présidentielle n'affichait même pas 6000 km au compteur. Pourquoi ? Un détail avait fortement déplu au Général : la vitre de séparation avec le chauffeur était fixe, alors qu'il aimait bien s'entretenir directement avec ce dernier.
Cette super-DS fut rachetée pour 200 000 francs par un collectionneur privé d’Issy-les-Moulineaux qui gardera jalousement ce joyau. Elle fut invisible pendant plus de 20 ans et il fallut attendre son décès pour que ses descendants acceptent de l'exposer de nouveau, pour Rétromobile 2007
Elle fut remplacée par les deux SM cabriolets carrossées par le même Henri Chapron au début des années 1990 et qui sont toujours dans les garages de l’Élysée.